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Les niveaux de représentation mentale d’un texte

Dannie Pomerleau Dannie Pomerleau
10 février 2016 181 commentaires
Les niveaux de représentation mentale d’un texte
Dannie Pomerleau 10 février 2016
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Pour comprendre le sens d’un texte, notre cerveau met sensiblement en place les mêmes processus que lorsqu’il tente de comprendre ce qu’une personne nous dit. Ces processus sont appelés « processus de compréhension discursive ». Dans ce billet, je vous présente les trois niveaux de représentation mentale d’un texte que proposent van Dijk et Kintsch (1983) : la surface de texte, la base de texte et le modèle de situation. Ce modèle est de plus en plus utilisé, même s’il demeure moins connu encore que celui de Giasson (1990).

 

Niveau 1 : surface de texte

Le premier niveau, appelé « surface de texte », correspond au niveau de compréhension discursive le plus élémentaire. Celui-ci est atteint lorsque le lecteur comprend individuellement chaque mot et chaque groupe de mots lus.

 

Niveau 2 : base de texte

Le deuxième niveau est nommé « base de texte ». La proposition en est l’unité constitutive. Selon Laplante (2011), le discours est composé d’une série de « propositions qui se [chevauchent et qui sont] interreliées en un réseau complexe et cohérent comportant deux niveaux hiérarchiques : la microstructure et la macrostructure » (p. 148).

La microstructure :

La microstructure d’un texte est formée d’une suite de propositions – des micropropositions – suivant une séquence logique de présentation des informations. Pour rendre la microstructure cohérente, des anaphores ainsi que des marqueurs de relation sont fréquemment intégrés. De ce fait, pour accéder au sens de la microstructure, le lecteur doit avoir la capacité de reconnaitre les référents des mots qui les remplacent. Ce procédé est connu sous le nom de traitement anaphorique ou interprétation des référents (ex. : Eva regarde par la fenêtre. Elle espère voir un arc-en-ciel.) Dans le même ordre d’idées, l’habileté à établir les liens de causalité en s’appuyant sur les marqueurs de relation aide aussi à comprendre la microstructure (ex. : Coraline a vu un fantôme, donc elle a eu peur). En ce sens, l’identification des références et l’interprétation des marqueurs de relation sont donc considérées comme étant des procédés sous-jacents aux microprocessus de traitement du discours (Laplante, 2011).

La macrostructure :

La macrostructure est la structure sémantique globale du discours. Saisir le sens de la macrostructure d’un texte, c’est donc comprendre le texte dans sa globalité. La macrostructure est rattachée aux macroprocessus et, pour être cohérente, elle doit nécessairement être structurée. D’ailleurs, lorsque le texte suit une structure traditionnelle, par exemple celle du récit classique, le lecteur peut s’appuyer sur ses connaissances antérieures à propos de la structure narrative pour organiser et traiter le discours. Un texte calquant une structure traditionnelle est donc généralement plus facile à comprendre qu’un texte proposant une organisation moins familière au lecteur. « Certains indices comme les titres, les sous-titres et le thème introduit par la première phrase peuvent servir dans l’élaboration de la macrostructure » (Ducreux-Fournier, 2007, p. 17).

La macrostructure est formée d’idées principales – des macropropositions – autour desquelles se développent des idées secondaires. Ces idées principales peuvent être explicites, c’est-à-dire qu’elles sont formulées textuellement. Ce sont les macropropositions les plus facilement identifiables par le lecteur. D’autres sont plutôt implicites, c’est-à-dire que le lecteur doit les inférer. « Les macropropositions (idées principales) qui constituent la macrostructure sont dérivées de la microstructure à l’aide de macrorègles (Kintsch et van Dijk, 1978) : 1) la suppression, 2) la généralisation, 3) la construction » (Laplante, 2011, p. 148).

Astuce : Un enseignement explicite des macrorègles est essentiel pour aider les élèves à développer leur habileté à identifier une idée principale et à résumer. Voici quelques explications et stratégies permettant de mieux saisir chacune de ces règles de condensation sémantique (Ducreux-Fournier, 2007, p. 18) à enseigner aux élèves pour en faire des lecteurs plus habiles :

 

Tableau expliquant les macrorègles à l'aide d'exemple.
Cliquez pour agrandir le tableau.

 

Niveau 3 : modèle de situation

Un niveau de compréhension approfondi d’un texte n’est atteignable que lorsque le lecteur incorpore à la base de texte ses expériences personnelles et ses connaissances antérieures. Ce faisant, il se fait une représentation mentale abstraite de la situation, ce qui lui permet d’atteindre un niveau supérieur de compréhension (Ducreux-Fournier, 2007). En d’autres mots, le lecteur élabore son propre modèle de situation, d’une part en intégrant au texte ses connaissances sémantiques qui relèvent davantage de la culture générale, d’autre part en s’appuyant sur ses connaissances épisodiques qui découlent de ses expériences personnelles antérieures en lien avec des situations semblables ou identiques (Renau Op’T’Hoog, 2010). Enfin, l’élaboration d’un modèle de situation permet aussi au lecteur d’accéder à un contexte de référence pour l’interprétation des expressions langagières et du vocabulaire contenus dans le discours (Marin & Legros, 2008). L’élaboration d’un modèle de situation constitue donc un élément fondamental pour atteindre un haut niveau de compréhension discursive.

Astuce : Voici quelques exemples de questions de compréhension qui incitent le lecteur à élaborer son propre modèle de situation :

  • Toi, comment réagirais-tu à la place du personnage ? Pourquoi ?
  • As-tu déjà vécu une expérience qui te fait penser à celle vécue par le personnage ? Raconte-moi cette expérience. En quoi est-elle semblable à celle vécue par le personnage ? En quoi est-elle différente ?
  • D’après toi, s’agit-il d’un fait ou d’une opinion ? Pourquoi ?
  • Quel conseil aurais-tu envie de donner au personnage ?
  • Crois-tu que le personnage a bien réagi ? Pourquoi ?
  • Si tu agissais comme le personnage, comment penses-tu que tes parents réagiraient ?
  • As-tu déjà lu un livre portant sur le même sujet ? Quelles sont les informations que tu as apprises dans ce premier livre ? Sont-elles identiques à celles apprises dans le livre que tu viens de lire ou différentes ?
  • Quel message penses-tu que l’auteur voulait véhiculer aux lecteurs ?

 

La collection Escalire

Exemples de livres de la collection Escalire

Escalire c’est LA nouvelle collection de livres de lecture graduée. La collection comporte 156 livres répartis sur 15 niveaux (lettres A à O). Les histoires d’Escalire ont été écrites ici, au Québec, d’après une version perfectionnée de l’échelle de Fountas et Pinnell. Les activités et les jeux de compréhension inclus dans les livres et proposés dans le matériel complémentaire Escalire à la maison ont pour leur part été conçus en tenant compte des dernières retombées scientifiques en matière de développement des processus de compréhension en lecture.

Auteurs : Dannie Pomerleau, Pascal-Hugo Caron-Cantin et Simon Tobin

 

Références

Ducreux-Fournier, A. (2007). Influence de la connotation émotionnelle des informations à partir de textes naturels : étude du cours temporel de la représentation (Thèse de doctorat inédite). Université Lumière Lyon 2, France. Repéré à : http://theses.univ-lyon2.fr/documents/lyon2/2007/ducreux-fournier_a#p=2&a=TH.2.1

Laplante, L. (2011). L’évaluation diagnostique des difficultés d’apprentissages de la lecture. Dans M.-J. Berger, & A. Desrochers (Éds), L’évaluation de la littéraire (pp. 139-174). Ottawa : Les Presses de l’Université d’Ottawa.

Marin, B., & Legros, D. (2008). Psycholinguistique cognitive. Lecture, compréhension et production de texte. Bruxelles : De Boeck.

Renau Op’T’Hoog, C. (2010). Influence de la dimension spatiale et des capacités mnésiques des lecteurs sur les processus de suppression et de réactivation d’informations textuelles (Thèse de doctorat inédite). Université Lumière Lyon 2, France. Repéré à : http://theses.univ-lyon2.fr/documents/lyon2/2010/renau_op_t_hoog_c#p=0&a=top

van Dijk, T. A., & Kintsch, W. (1983). Strategies of discourse comprehension. New York : Academic Press.

Crédit photo : Shutterstock

Escalire - Collection complète (livres)

Cet ensemble regroupe les 156 livres de la collection Escalire (Niveaux A à O).

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Dannie Pomerleau Orthopédagogue et auteure aux Éditions Passe-Temps

Passionnée de pédagogie, Dannie Pomerleau est diplômée en enseignement en adaptation scolaire et sociale de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Fondatrice et directrice de la Clinique d’apprentissage Pomme d’Api (2005), Dannie Pomerleau cumule plus de 10 ans d’expérience en orthopédagogie clinique. Au fil des années, elle a développé une expertise en langage écrit. Elle est aussi conférencière en intégration scolaire et en rééducation, de même qu’auteure-collaboratrice aux Presses universitaires du Québec. En outre, depuis 2013, elle dirige, crée et contribue à l’adaptation pédagogique de divers jeux éducatifs, trousses pédagogiques et livres de littératie jeunesse aux Éditions Passe-Temps. La trousse La pâtisserie de Sucrette et Pinchaud, la trilogie Les récits enchantés de Gribrouillon ainsi que la collection d’envergure Escalire figurent parmi ses créations. Dannie Pomerleau se joint à l’équipe des blogueurs réguliers afin d’y partager son expertise et de promouvoir la recherche en éducation.

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